Entre figuration et abstraction, sous l’objectif du photographe, le réel, parfois, vacille. Ce que l’on voit sans cesse, mais que l’on ne regarde jamais vraiment, se présente alors sous un autre jour. Ce qui est fugace, anodin comme une allumette qui s’embrase, est soudainement figé pour mieux révéler, tout à la fois, sa grâce et sa préciosité insoupçonnée. Les éléments qui peuvent être d’une force et d’une brutalité implacable, se réfléchissent alors dans toute leur délicatesse. La neutralité de la blancheur alentour convoque le vide, non sans provoquer un certain vertige. C’est une invitation à y voir de plus près, à y regarder à deux fois. Et c’est à ce prix que l’on percevra, enfin, la subtile texture des transparences.